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26 millions à redouter les araignées

Soit un peu plus de 25 millions d’arachnophobes

De la petite peur à la grande phobie, chiffre qui reste difficilement vérifiable, tant cette phobie est courante. Si l’arachnophobie est courante, elle est aussi nettement moins prise au sérieux. Combien d’arachnophobes s’entendent opposer « ce n’est pas la petite bête qui va manger la grande » en réponse à leurs angoisses ? Plus une incompréhension qui se rajoute encore à leur malaise, des proches qui se moquent de leur phobie. Par habitude ou par honte, un peu aussi. Pourtant, leur phobie peut se révéler réellement handicapante au quotidien.

Une réponse adaptée à un stimulus donné alors que la phobie est une réaction démesurée face à un élément anodin.

C’est un dérèglement du mécanisme de la peur. La vue de l’araignée génère de l’anxiété, qui altère la respiration, qui dérègle à son tour le système neuro-végétatif. Avec comme conséquences possibles de la tachycardie, des vertiges, des maux de ventre, des crises de panique, voire des vomissements ou des évanouissements. Autant de symptômes sur lesquels la personne n’a aucune maîtrise. Alors que la peur passe avec le temps, la phobie, elle, entraîne une réaction émotionnelle soudaine dont l’intensité ne diminue pas. De la même manière, s’il existe dans la peur des éléments concrets qui peuvent nous rassurer (la distance, la présence d’un tiers, etc.), dans la phobie, rien ne rassure. Il n’y a qu’une option : la fuite. Mais l’arachnophobie ne se manifeste pas seulement en cas de confrontation avec la petite bête. Et peut se révéler une source quasi-permanente d’anxiété. Dès mi-août, les araignées rentrent dans les maisons, l’angoisse monte, certains éprouvent même du mal à l’endormissement.

La phobie nous plonge forcément dans l’anticipation.

On a sans cesse peur de se retrouver confronté à l’objet de sa phobie, bien avant la confrontation elle-même. En réalité, la question de l’origine est complexe. On ne sait pas exactement comment naissent les phobies, reconnaissent les psychologues. Dans le cas de la phobie des animaux, il y a une part qui relève d’une peur ancestrale : on garderait la mémoire d’un temps où il était dangereux de s’exposer à une araignée, parce que l’on risquait d’en mourir. Pour protéger l’espèce, nous aurions gardé en nous cette peur depuis des siècles. En parallèle, il y a aussi une dimension biologique : selon certaines études, la peur pourrait être transmissible. Mais il y a surtout des facteurs environnementaux et éducatifs, qui véhiculent des informations anxiogènes. »

Parmi les coupables, les parents, qui transmettent des notions de dangerosité, parfois bien malgré eux. Pour les spécialistes des araignées, c’est cette dernière dimension culturelle qui prévaut. « Le rôle de l’éducation est primordial, que ce soit à la maison ou à l’école. Par rapport à d’autres animaux qui ont mauvaise réputation (rat, serpent, oiseaux), l’araignée est très mal connue. Elle part pénalisée, en quelque sorte, parce que celle à laquelle nous sommes le plus régulièrement confrontés, la grosse tégénaire des maisons – est peu avenante : sombre, velue, elle court vite. Elle ne donne pas vraiment une bonne image des araignées alors qu’elle n’est absolument pas représentative des 42 000 espèces existantes.


La conclusion : La phobie est généralement ressentie comme irrationnelle par le patient lui-même. Selon le psychiatre et psychanalyste Paul Denis, « la phobie, peur irraisonnée, irrationnelle, déclenchée par une circonstance sans danger, est sans doute le symptôme psychopathologique le plus répandu » ; c’est ce caractère de danger irréel qui distingue cliniquement la phobie de la peur. L’objet ou la situation qui déclenche la phobie est nommé « phobogène » Les phobies font partie de la catégorie plus générale des troubles anxieux.

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